trio

Il Voyage en Solitaire / Comme un Guerrier (Coffret 3 disques)  (1983)

Critique de l’album parue dans Best : (1983) (Auteur Jean-Michel REUSSER)

Paris 1968: les pavés volent bas, Gérard Manset décolle. Premier album, premier single « Animal on est mal »Une voix des mots, un son pas comme les autres. Déjà. Puis vint « La Mort d‘Orion », démesurée, intense, folle entreprise aux arrangements  complexes, à la production étonnante. Déjà incomparable.
De ces deux disques (depuis il y en a eu huit) il ne subsiste carrément rien dans ce coffret. Juste un inédit (et le seul) enregistré vers 68. Et en latin!
Il s'agit du jusqu’à présent mythique « Caesar » dont parlaient les frappés de Manset avec une envie respectueuse, les voici comblés. Le reste... ce sont une vingtaine de titres réunis sur trois disques en un très beau coffret conçu par Manset, voulu par Manset comme la meilleure synthèse possible de son œuvre, comme l'essence et le chemin de «sa création ». 6 faces couvrant 14 années. What ? Il est là depuis tout ce temps ?

 1968 - 1982. L'heure du guerrier sonne et l'homme d'aucune compromission,  le voyageur tranquille que l'on a plus de chances de rencontrer en Thaïlande, aux Philippines ou en Afrique que sur les Champs-Elysées, décide de rassembler les morceaux et nous propose sa vision selon un itinéraire connu de lui seul. Sans chronologie particulière – la succession même des titres est acte créatif quand comme Manset, on sait l’importance des résonances entre les notes, les mots, les notes et les mots- Manset aurait donc « compilé » ici ses 21 chansons préférées. Toutes, bien sûr, écrites, composées, chantées, orchestrées et mixées par lui. (On n'est jamais mieux servi que par soi-même dès que l'on sait ce que l’on veut ou qu'on ne sait pas ce que l'on cherche, n’est-ce pas ?). Gageons que s’il savait jouer de tous les instruments, il le ferait aussi mais ce n’est pas le cas et il est surprenant de constater qu'en quatorze ans ce sont toujours les mêmes noms qui reviennent, un noyau d'une douzaine à peine d’excellents musiciens avec lesquels existe forcément une grande complicité et que l’on eut aimé — un jour—— voir réunis sur une scène. Mais Manset n'a jamais tourné. De même celui qui a chanté «  Rien à Raconter» ne s’est que très rarement livré au jeu de l'interview qu'il soit écrit, télévisé ou radiodiffusé.

  A l'écoute intégrale du coffret, on est frappé par la constance de la démarche, par la cohérence des propos (du propos ?) et peut-être aussi par l'obstination de l'artiste à polir, polir et re-polir sa musique et ses mots, son phrasé et son son. D’aucun lui reprocheront sans doute un certain systématisme, d’autres y verront le chemin de celui qui cherche « la » chanson parfaite. Celle dont il n'y aura rien à dire, celle qui fera taire la moindre pensée parce qu’aboutissement d'un très long mûrissement où chaque nouvelle expérience est à la fois le résultat et le prolongement de la précédente. Qu’ajouter quand tout parle de soi-même: ces chansons «parfaites ou presque parfaites» sont réunies ici et ce «voyage en solitaire », avec ses tirs, ses obsessions, ses visions fulgurantes, ses émotions pas toujours contenues et ses paysages musicaux sont le témoignage de l'existence d'un talent unique qui n'envie rien à personne.

Manset n'a rien à vendre, même  pas des rêves. Manset est juste un synonyme de l'état d’urgence dans lequel vivent, en permanence, les grands créateurs.

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SEUL

Critique de l’album parue dans Rock'n'Folk : (1983) (Auteur Jean-Marc BAILLEUX)

Un an sans message de Gérard Manset, c'est long. Mais ses amis ont appris à s’accommoder de ses silences et à attendre. Pour ceux que l'angoisse noue, Pathé-Marconi réédite  le  « MAN SET », titre pour lequel Gérard n‘a jamais voulu m’avouer qu‘il avait pensé au sens second: « Panoplie de l’homme ». Et pourtant tout porte à croire que c'est bien de cela qu'il s'agit. Le sous-titre en renforce l’idée : « Il Voyage en Solitaire/Comme un Guerrier », Gérard nous a habitués à ces significations gigognes.
Il ne s’agit pas à proprement parler d'un
« Best of », car il ne couvre que la moitié de sa carrière. Pour des raisons de cohérence purement formelle.
Gérard Manset, qui a fait lui-même le tri, a préféré s'en tenir (à une exception près, à des enregistrements qui couvrent la période de 1974 à 1981. Cela nous prive malheureusement de perles comme « Animal », « Golgotha »(« 1968 ») « Vivent les Hommes» (« La Mort d'Orion ») ou « Jeanne » (« Long Long Chemin ») que Gérard a écartées parce que la qualité du son n‘était pas comparable à celle des albums postérieurs. Mais il reste l'essentiel à ses yeux d’une  période qui nous a donné successivement l'inoubliable « Il Voyage en Solitaire »-1975,  le  paradoxal
«Rien à Raconter »-1976,  l‘énigmatique « 2870 »-1978, la trilogie éclatée de « Royaume de Siam/L'Atelier du Crabe/Le Train du Soir »-1979/81, et le retour par ici de  « Comme un Guerrier ».

« MANSET» ce sont tous les voyages intérieurs et intercontinentaux d'un des artistes les plus mystérieux et les plus riches que nous possédions, ramassés sur trois disques (et, fait nouveau, sur trois cassettes). Une voix, au sens large,  importante, celle d‘un artiste solitaire.

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Gérard Manset : Un homme sans mémoire

Le coffret Gérard Manset : onze disques et quinze ans de chansons

par Yann Plougastel pour LES NOUVELLES LITTÉRAIRES 22- 28 décembre 1983 

Vous ne le verrez ni sur scène ni à la télévision.
Mais depuis quinze ans, il chante et enregistre pour un public de fidèles.
Il a bien voulu, exceptionnellement, accorder aux Nouvelles une interview.
 

Gérard Manset est un mystère. Mai 68: les radios en grève diffusent des bandes préenregistrées. Régulièrement, comme une sorte de leitmotiv, on entend: « Animal, on est mal. » C'est du Gérard Manset. Il chante déjà : «  Et je parle peu, personne ne sait où je vis. Y’a que mon ombre qui me suit. » Quinze ans après, onze disques plus tard, la même réputation de solitaire. Une image de créateur maudit. Jamais de scène. Une seule apparition, sujette à caution, à la télévision pour « les Enfants du rock ». Cinquante mille fidèles qui suivent avec passion la carrière du maître, même s'il annonce: «La toile du maître/ne convient peut-être/qu’à celui qui l'a faite. », intemporel, insaisissable, immatériel. Gérard Manset n'existe peut-être pas. Un disque environ tous les dix-huit mois. Quelques photos figées, sombres, trop contrastées où l'on découvre un visage austère, sévère, renfrogné, replié sur lui-même, étonnamment ailleurs. Je l'ai rencontré, il m'a expliqué : « Le seul moyen de valoriser quelque chose et de rendre le temps, de faire que le temps devienne un élément positif, c'est de mettre du mystère sur certaines choses. Il faut dévorer ce qu'on a créé pour ne pas être mal interprété.»
Depuis. Gérard, pour moi, c'est Kafka notant dans son journal : « Il me faut beaucoup de solitude. Ce que j'ai accompli n'est qu'un succès de solitude.»

Au bout du compte, un drôle d'univers, irisé par le soleil noir de la mélancolie, qui tisse inexorablement sa toile, en s'appuyant sur des symboles universels et une maîtrise totale des sons. Alors, magicien,  envoûteur, alchimiste, grand initié, sorcier ? Non. Plus prosaïquement un Sainte-Beuve du rock. Pour qui l'ultime référence, c'est le style. Et surtout pas l'interprétation. Ce qu'il créé ? Des bouts. Qu'il aligne scrupuleusement. «Je n'ai rien à raconter. Et quand mon heure aura sonné/Je viderai ma corbeille à papier/Je partirai sur la pointe des pieds», chante-t-il.

Un petit peu escroc, un petit peu curé. Mais avec la superbe de l'artiste avançant sur son fil de funambule. Quelqu'un d'inquiétant. Entre l’infâme et le splendide. Au royaume de la noirceur, de la désillusion, de la rupture, de la mort: «  Quand j'étais jeune/Je croyais  au rêve/La vie d'un homme/Ça doit mener quelque part/Quelque part loin loin loin/Ce temps-là c'est loin/J'ai fini d'y croire/L’horizon lointain devenu le bout du couloir. » Un marchand de rêves sorti tout droit d'un spleen à la Verlaine : « Dans une rue au cœur d'une ville de rêve/Ce sera comme quand on a déjà vécu/Un instant à la fois très vague et très aigu... »

Il vient de sortir un coffret retraçant ses quinze ans de «carrière». Nous nous sommes rencontrés dans un café. Comme d'habitude. Avec au dehors un soleil froid. Il a bu un thé au lait. Il a parlé pendant deux heures. Il a ri. Quelquefois. Il m'a regardé. Souvent. D'un regard clair, profond, vaguement inquiet : « J'ai énormément de mal à me concentrer. J'ai trop pris l'habitude d'être seul. » Puis il est parti. La tête dans les épaules. Par un sens interdit. 

 J’ai voyagé, j'ai erré...

 L.N. : Pourquoi ce coffret de trois disques et pas de nouvel album ?

 G.M. : Il est censé prendre la place des dix albums précédents. Mais je n'ai pas voulu les casser. Dans chacun. il y a un monde, une optique précise. Je n'ai donc pris que trois morceaux par album et je n'ai choisi que des choses que j'aurais refaites comme ça.

 L.N. : Le premier album et « la Mort d’Orion » ne sont pas représentés...

 G.M. : ll n'y a rien du premier album parce que j'ai l'impression que c'est quelqu'un d'autre qui l'a fait. J'étais dans un état d'esprit différent. Quant à la Mort d'Ori0n, je voudrais le remixer pour obtenir des sonorités plus précises. En fait, ma « carrière » commence réellement par "Y'a une route" (NDLR : en 1975). Avant, je m'essaie. Et je tape un peu dans tous les sens, que ce soit au niveau des textes, des arrangements, des rythmes,  des musiciens, de l'utilisation des studios... C'est plus du bricolage qu'autre chose. Quelquefois, ce sont les plus belles années de sa vie, ce genre de bricolages.
Mais... Après, on entre dans une ère plus mûre, plus sérieuse, plus réfléchie. Et à partir de là, il y a quand même un métier qui commence pour moi. J'essaie de faire les choses précisément, de ne pas rougir de ce que je sors dans le commerce. A partir de "Y'a une route",  je suis totalement vigilant et responsable de ce que j'ai sorti. Ce qui ne veut pas dire que je ne l'étais pas avant. Mais comme un type de vingt ans...

 L.N. : En replongeant ainsi dans votre passé, avez-vous perçu une évolution musicale ?

 G.M. : Une chose m'a surpris. Les titres qui me faisaient le plus planer, qui me paraissaient les plus originaux, étaient ceux où je jouais. "Les Vases bleues", par exemple (1976). J'y ai entendu ce que je voulais entendre. Intimité et personnalité. Ce que je n'ai plus depuis que je travaille avec des musiciens techniquement meilleurs que moi.

 Seul compte le détail

 L.N. : Pourquoi ne pas revenir à cette intimité ?

 G.M. : J'ai oublié la musique depuis un certain temps. Un an et des poussières... Le dernier 33 tours." Comme un guerrier", était enregistré depuis trois ans.
Pour comprendre. il est nécessaire de revenir en arrière. De 1973 à 1978, j'ai eu un studio d'enregistrement, le studio de Milan, où la plupart des «vedettes» sont venues travailler. Aux heures creuses, je pouvais au pied levé faire une maquette pour moi. Ce qui m'a permis d'essayer pas mal de choses. Au moment de 2870 (1978), j'ai vendu le studio de Milan. Et je me suis installé à la Muette dans un appartement qui en fait était un atelier, l'Atelier du Crabe, où j'ai travaillé hors du monde, isolé, sans contraintes. J'y ai fait "l'Atelier du Crabe", "le Train du soir", "Comme un guerrier"...
Je n'avais qu'à tendre la main pour trouver le crayon, la mine, la gomme, la plume que j'aimais ou qu'il me fallait pour écrire. Je n'avais qu'à faire un mètre pour jouer du piano. Le magnéto était prêt, branché, allumé. La guitare aussi. Tout était à portée de la main. Je bénéficiais des conditions optimales au niveau rapport inspiration et création. Pendant ces quatre ans, j'ai entassé, amassé beaucoup d'idées. Seulement il y a un moment où il faut arrêter. Parce que c'est trop parfait. Je me suis donc libéré de ce local voici six mois. J'ai voyagé. J'ai erré un peu. Au printemps, je me stabiliserai. Et j'entamerai une troisième période de ma « carrière » plus pure et dure.

 L.N. : Le coffret est donc une sorte de bilan avant de tourner une page ?

 G.M.: En quelque sorte. Cela dit dans le dernier album "Comme un guerrier", le morceau "l’Enfant qui vole", présent dans le coffret, est un pont entre les deux périodes. Il pourrait faire partie du disque à venir.

 L.N. : Dire maintenant je vais être dur et pur risque d'en faire sourire plus d'un...

 G.M. : Bien sûr. Mais les morceaux étaient lisibles au premier degré. "Comme un guerrier" n'est en rien différent d'une chanson de Brel ou de Cabrel. On peut préférer le texte à un autre. Mais on ne peut pas — argument que je ne reçois pas — me dire : « Qu'est-ce que vous avez voulu dire avec cette phrase-là ? » On a le droit de mettre beaucoup plus que ce qu'il y a. De rêver dessus. C'est fait pour cela. C'est un matériel tout à fait divulgable, «conventionnel», auteur-compositeur-interprète-français. Ce qui est une étiquette nulle. Mais par où il faut bien passer. A moi de vivre avec. Je dois être à côté de Georges Chelon, Yves Duteil, Georges Brassens. Eh bien oui ! À moi de porter ma croix. Et puis cela rend humble... "Royaume  de Siam" à la limite aurait pu être écrit par Pierre Delanoë  (il rigole franchement en énonçant telle énormité).
Je comprends que l'on puisse détester "la Mort d’Orion". Mais pas "Royaume de Siam".
Il y a trop de paramètres dedans pour rendre heureux. Il y a une lucarne ouverte.

 L.N. : Vous sortez des disques pour  « ouvrir des lucarnes » ?

 G.M.: Non. Pour moi. Mais je choisis à l'intérieur de ce que je fais des choses pouvant enfoncer des portes qui, il n'y a pas de doute, ne sont pas ouvertes. Je n'ai jamais cherché à convaincre qui que ce soit. Comme tous ces malheureux types qui écrivent un pauvre texte sur un coin de table et veulent à tout prix que le monde entier le lise. C'est effrayant, cette course à la notoriété... C'est tellement dérisoire d'attendre la confirmation de son talent par une tierce personne.
Les gens que j'aime, en fait, je n'ai pas grand-chose à leur dire. Je les observe plus que je ne les questionne. Je ne vais pas demander à Matisse de m'expliquer pourquoi il a peint comme ça, ce qu'il en pense, d’où il vient, où il va. Je m'en fous. En revanche, savoir à quelle heure il se lève, ce qu'il mange, avec qui il vit, de quoi a-t-il peur, ça, OK. Le détail. Dans mes voyages — je n'en parle pas mais ça je peux le dire — ce qui me passionne, ce sont les détails et les comparaisons. Pour voir les différences. Un bouquin de 300 pages de Matisse sur sa conception de l'art, rien à foutre. Je ne le lirai pas. Mais "Lettres des mers du Sud", là je lis. Parce qu'au jour le jour, il raconte comment il débarque,  mesure la poitrine des vahinés, détaille les hibiscus... Il n'y a que par le détail, par la somme des détails qu'on puisse arriver à une synthèse J'ai trouvé la même chose chez Victor Hugo. Sa démarche est la même. Comme Gérard de Nerval. Je n'ai pas tout lu d'eux. Mais quelques pages ont suffi à m'assurer que ma démarche est la bonne... Ces oiseaux-là, c’est à dire les écrivains voyageurs, prennent le monde comme une boite qu'on ouvre dans laquelle il y a une boite qu'on ouvre, etc. Mais il faut toutes les ouvrir... Il y a ce perpétuel oignon qu'on épluche, qu'on épluche. Et l'oignon, il ne faut pas le regarder de loin. Faut avoir le nez dessus. C'est le microscope.

 L.N. : Quitte à pleurer ?

 G.M.: Oui. C'est normal... Donc anatomie de l'oignon. Je note. Cela me plaît beaucoup
(Il sort un calepin et griffonne).

 L.N. — Vous prenez souvent des notes ?

 G.M. : Je suis un homme sans mémoire. Je suis obligé de tout noter, les impressions, les phrases qui surgissent, les idées qui s'emmêlent, ensuite j'y reviens,  je les retravaille, j’approfondis. J'ai tellement l'impression de dire n'importe quoi...

 L.N. : L'enfance, c’est important? 

 G.M.: Quand je pense enfant, je pense silence. Et, automatiquement, c'est le côté tragique de la disparition du père qui me vient à l'esprit.

 L.N. : Le bonheur ?

 G.M. : Le bonheur finalement est beaucoup plus unique, plus personnel que le malheur.
Le malheur,  il est universel. 

Il faut être à l'écart.

 L.N. : Si je vous dis Messiaen...

 G.M. : Rien que le nom, j'ai envie de me tirer en courant. Cela fait partie de tout ce merdier culturo-artistique immuable, inattaquable. Un enfer où Béjart. Lelouch, Legrand, Carolyn Carlson lèvent la jambe à droite ou à gauche, vivent, existent, se serrent la louche, se congratulent, s'estiment réciproquement. Sans aucune démarche personnelle, sans réalité humaine, sans réalité vécue. Un jeu. Et rien que pour cela, ils sont à fuir. Il faut être à l'écart de tout ça. Le pivot de la vie artistique actuelle, c'est Bob Seger. Pink Floyd, Dylan, les Stones. Alors que Messiaen et machin, cela se saurait s'ils avaient du talent. Ils déplaceraient des foules considérables. Et pas des vieux débarqués par leur chauffeur devant la porte de l'Opéra. Ils enflamment qui, au juste?

 L.N. : Un dernier mot ?

 G.M.: Je n'aime pas le relatif. Il me faut l'absolu. (Il se marre.) C'est quasi ridicule. Il faut rester à sa place. Oubliez tout ça. Ne gardez que mon souci de rigueur. Le reste...
On ne fait que des choses qui ne servent à rien. Mais on les fait. Parce qu'il y a urgence. 

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