GENRE HUMAIN

J’ai remonté la Seine jusqu’au Pont Des Arts
C’est là que je venais par la rue des Beaux-Arts
Pour un chocolat chaud, une miche de pain
Installé tout au fond avec le genre humain
Par la rue du Havre où je suis repassé
Quand je me suis fâché avec le genre humain
Pour une escale bleue, flammèche bizarre
Pleine de miséreux, vers la rue St Lazare
Et je me suis assis, j’ai vu venir quelqu’un
Il était seul aussi, ce n’était qu’un gamin
Il a voulu me suivre, il m’a donné la main
Mais il ne savait pas que depuis ce matin,
Je m’étais fâché…
Comment te nommes-tu, il grelottait quand même
Dans un pardessus de mauvaise laine
Regardait le Louvre au milieu des phalènes
Comment te nommes-tu, qui t’a fait de la peine ?
Et je me suis maudit de si bien me connaître
Les étoiles mes amies, dites-moi le pourquoi
Au-dessus des abris comme il peut faire si froid
Comme il peut faire si nuit
Alors nous avons bu tout un litre de vin
En as-tu une aussi de petite catin ?
Il en avait une, une amoureuse brune
Comme une tâche claire dans la poudre de lune
Qui descendait le voir pour le chevaucher
Nous avons marché jusqu’au petit matin
De la porte de Vincennes puis vers les Lilas
J’en ai connu souvent de cette fleur-là
Dansait sur le vent
Alors je me demande, ah ce qu’il est devenu
Les femmes sont venues, l’emmener, le prendre
Et le faire s’épouiller sous la douche brûlante
Comme il les a mordu
Son prénom, c’est le mien
Quand je me suis fâché avec le genre humain
Son prénom, c’est le mien