Gérard Manset:Le prisonnier de l'inutile
- Saint Cloud - 21 Août 1945 -
Une sorte d'icône majestueuse.
Difficile
de savoir comment vit et a vécu Manset. Quelques bribes de sa
vie, glanées ça et là.
Il naît à St
Cloud, banlieue riche de Paris, et y passe son enfance, avant de
déménager dans le XVI° arrondissement.
Il
échouera au baccalauréat à cause d’une
mauvaise note en ....français.
En 1964, il est lauréat du
Concours Général (en dessin) et entre à
l'École nationale supérieure des arts décoratifs
de Paris. Le Salon d'automne l'accueille dans sa section «
gravure » en 1966, année pendant laquelle il expose
également au Salon des artistes français.
Parallèlement, il démarche des agences de
publicité avec ses dessins, sans résultat.
La musique, il
la découvre par le biais de sa petite soeur, qui tente
d'apprendre en vain le piano, mais il s’initie seul, en
autodidacte (déjà !!). Adolescent, il découvre
aussi la guitare et la batterie. Un riche trio d'instruments pour celui
qui deviendra un véritable "homme-orchestre". Mais la musique
est sa véritable vocation
Un premier disque à 23 ans...
Il écrit de nombreuses chansons, et ne se sent pas à l'aise dans leur interprétation, il a déjà écrit quelques chansons pour d'autres artistes français et québécois, mais n'aimant pas sa voix, se pense plus auteur et compositeur qu'interprète.
Éconduit par plusieurs maisons de disques, il décide en 1968 de produire lui-même son premier 45 tours, "Animal on est mal", il l’enregistre et le sort en mai 1968, en plein cœur de la révolte étudiante et cela fera l’effet d’un hymne quasi-révolutionnaire, un cri d’alarme de la jeunesse, la bande-son d’une génération en ébullition.
« Un jour, j'ai écrit un bout de texte, sans penser que cela puisse faire l'objet d'une chanson. Je l'ai plaqué sur un accord. Un seul ! Et j'ai laissé le texte venir. C'est devenu "Animal on est mal", qui est peut-être une réaction à ce qu'était la chanson à l'époque. Un ami directeur artistique s'est montré intéressé par le truc, a voulu le produire... mais il est parti en Amérique, et ça n'a pas pu se faire. Mais il m'avait foutu l'idée en tête ! Par la force des choses, je me suis débrouillé pour enregistrer et produire les titres d'un premier 45 tours : "Animal"," La femme fusée" et deux autres encore. »
Malgré
tout, les ventes restent confidentielles, seuls les passages radio (qui
débite de la musique en boucle), vont susciter un
intérêt chez de nombreuses personnes envers ce type
à la voix étrange et aux textes
ésotériques.
Puis son premier album paraît la même année (succès d’estime) à la teneur mystique, mais le train est sur les rails. On commence à remarquer ce chanteur hors-normes, lorsqu’en 1970, à la sortie de" La mort d'Orion", un album opéra-rock symphonique aux thèmes mi-science-fiction-mi-moyen-âge, les ventes passent la barre des 20 000 exemplaires ! Les arrangements élaborés révèlent l'originalité de Gérard Manset. Les parties de cordes très développées confèrent à l'enregistrement un certain lyrisme.
Le concept-album à la française n’est pas sans rappeler les anglo-saxons (Pink Floyd, Beatles...).
Encouragé par ces premiers succès, il crée les studios de Milan afin d'aider d'autres artistes dans leurs créations.
Auteur, compositeur, interprète, ingénieur du son, technicien, Manset sait tout faire, et chacun de ses albums est un véritable investissement de sa personne.
Il y produira de nombreux artistes, dont William Sheller (Couleurs) ou Ange (Tout feu, tout flamme), Eric Charden (si, si !!)
En
1972, sa nouvelle production qui porte le titre Manset (avec
au verso de la pochette la mention « Gérard ») va
être à l'origine du « mythe Manset ».
Surnommé le plus souvent "Long long chemin" ou "l'album blanc",
(en référence aux Beatles, encore) on y trouve de longues
plages aériennes, toutes reliées entre elles : "L'Oiseau
de Paradis", "Donne-moi" et "Jeanne", par exemple, qui forment la face
2 de ce 33 tours jamais réédité en CD à ce
jour.
Style épuré, à cent mille lieues de
l’univers cosmique d’Orion, comme une volonté
délibérée de casser le moule qui a fait le
succès critique d’Orion. Le résultat en terme de
ventes publiques reste anecdotique et notre homme décide de
partir découvrir la planète sur laquelle il vit.
Trois
ans de voyages en solitaire au cours desquels il amasse des mots sur
des carnets, des photos, des expériences humaines et des
certitudes.
Le retour en France sera un concentré de cet acquis
qui va transparaître dans son prochain opus.
En 1975, paraît le 33T :"Y’a une route", où l’on retrouve le titre "Il voyage en solitaire" qui explose au "hit-parade"(300 000 45t vendus). C'est indéniablement LE titre phare de Manset. Mais ce succès ne plaît pas à son auteur, qui voit dans sa médiatisation une entrave à sa libre expression artistique. Le show-biz est un monde qu’il exècre alors c’est la fuite, Asie (surtout) mais aussi les autres continents, là où l’homme semble plus proche de la nature et de l’animal sauvage.
En réaction, il enregistre en 1976 "Rien à raconter", un album sombre contenant d'admirables morceaux, comme "Les vases bleues" ou "Rien à raconter", sorte de contre-pied de nez auto-parodique parce que justement Manset excelle dans le conte, le texte, les mots sont forts, durs et font mal là où ils appuient. Il a tout à raconter de son univers et de sa vision du monde mais effectivement rien à raconter comme les autres le font ou essayent de le faire maladroitement ou sans talent original.
La coquille s’est refermée sur le mollusque, exit le show-biz et les plateaux télés, retour aux vraies valeurs, l’homme poursuit son long long chemin, en solitaire mais avec ceux qui voient en lui un dernier rempart aux chanteurs à paillettes.
Ce
virage prend l'allure d'une rupture avec, en 1978, l'album très
électrique intitulé "2870". Mais le mouvement est
lancé, un certain nombre de fidèles le suivent de disque
en disque. La pochette est aussi, sinon plus encore, somptueuse que
celle de"La Mort d'Orion". Il faut ouvrir un écrin de trois
pochettes imbriquées pour découvrir le disque.
Réalisée par Hipgnosis, la célèbre agence
de design qui a signé de nombreuses pochettes dont certaines des
Pink Floyd, Led Zeppelin ou Genesis ; cette pochette est,
paradoxalement, révélatrice de la démarche de
l'artiste. Elle fait de ce disque un objet d'art à part
entière en ne se contentant pas d'envelopper l'enregistrement
gravé mais en l'encadrant à la manière d'un
tableau de maître. La photo de couverture est énigmatique
et, même si le visage de Manset apparaît à
l'intérieur du livret, on sent son image s'estomper pour laisser
place au mystère, à l'inconnu.
L’album
est
enregistré à Londres, avec des musiciens anglais sans
doute un peu surpris par le phénomène.
Fuir le monde
Après avoir vendu son studio de Milan (en 1980, en fait il cède ses parts à son associé), Manset entreprend une série de voyages qui le tient éloigné du monde occidental : de l'Asie à l'Amérique du Sud, il écrit, photographie, dessine, cherche d'autres moyens de création. Ses retours en France ne sont que de courtes périodes d'enregistrement, pendant lesquelles il couche sur vinyle ce trop plein d'impressions et d'images amassées pendant son exil.
Au fil des années, ses albums se suivent et ne se ressemblent pas. Manset est exigeant vis-à-vis de lui-même. Pas de concert (la scène n'est pour lui qu'un endroit où l'on se montre, comme un animal de foire. Son discours qui peut paraître méprisant est en fait une marque d'exigence envers lui-même et les autres, en effet il semble complètement irrationnel de vouloir reproduire sur scène des chansons où les parties vocales sont le résultat d’un enchevêtrement de sa voix sous différentes tonalités : tour à tour grave, aigüe, avec de l’écho, dans le lointain.... ), pas de télé, pas de radio (quelques brèves apparitions chez Bernard Lenoir dans Feed-back ou Patrice Blanc-Francard pour Loup-Garou), quelques entrevues écrites seulement, mais un véritable respect de son public. Il produit, tant dans ses livres que dans ses disques, une oeuvre riche et puissante, intelligente et sensible.
Lors de ses escales à Paris, il enregistre ses albums : "Royaume de Siam" en 1979, "L'Atelier du Crabe" qui contient le tube "Marin'bar" (titre que Manset considérera comme trop commercial par la suite et dont il ne permettra la réédition en CD qu'en 1999) et "Le Train du Soir" à moins d'un an l'un de l'autre, en 1981, puis "Comme un Guerrier" en 1982. « Comme un Guerrier » (le titre), constitue à la fois l’un des plus beaux hymnes pacifistes que l’on connaisse et une effrayante "Saison en Enfer", racontée par un homme au bord de l’asphyxie.
Sortie
aussi en 1982 d’une compilation de 3 disques 33T vinyles
reprenant le fameux concept du « Best Of ».
On
y retrouve
le collector « Caesar » (en latin !!) sorti uniquement
en 45 t monoface en 1970. Culte !!
Cette
même année, il expose de nouvelles toiles - pour la
première fois depuis 16 ans - à la Maison de la Culture
de Bourges, puis trois ans plus tard à la galerie Étienne
de Causans à Paris.
1984,
marque une nouvelle évolution musicale car il lui faut se passer
de violons dans les arrangements. La place du violon dans sa musique,
plutôt rock, est comme sa marque de fabrique. Tantôts
plaintifs et lancinants, tantôt nappes sonores planantes, les
violons confèrent à ses titres une dimension
caractéristique de Manset. Il en va de même pour sa voix,
que certains trouvent irritante, que la réverbération, le
re-recording et autres effets sonores rendent unique et flamboyante.
"Lumières",
à la pochette sobre donne le ton de cette œuvre.
Délibérément épuré et
homogène, il rend compte d'un détachement encore plus
grand de la réalité et du monde. L'artiste ne choisit pas
de nous divertir, il choisit de s'exprimer (1984) et "Prisonnier de
l'Inutile" (1985) sont issus de ces séances d'enregistrement.
La
nostalgie de l'enfance, la solitude, la mélancolie forment en
grande partie la thématique de ces deux opus.
La
télé tentera aussi une approche (1983); « Les
enfants du rock » vont produire une émission
consacrée à Manset qui sera diffusée un samedi
soir, sorte d’hommage ou de célébration au choix,
en tout cas vite décriée par Manset et qui le poussera
à s’éloigner encore un peu plus des médias
sentant qu’il n’a pas le contrôle absolu du
résultat. Un
clip vidéo partiel de « L’enfant Qui Vole »
sera réalisé ; on y voit même Manset chantant face
à une caméra....une sorte d’exploit ; un
clip aussi
sur la chanson « Les Loups ».
Exposant
ses peintures en 1985, puis ses photos au printemps 1986, il prend ses
distances avec sa production musicale, affirmant même vouloir
« être classé au rang des cadavres », et
publie en 1986 ses photos dans le livre album "Chambres d'Asie" et en
avril 1987, son premier roman "Royaume de Siam".
Ces
deux recueils
révèlent une esthétique du voyage, un regard
singulier, et parfois troublant dans "Royaume de Siam", sur l'exotisme
et l'enfance qui ne peuvent qu'évoquer Paul Gauguin.
Peut-être
pour ne pas rentrer dans le système commercial, et devant un
succès grandissant, Manset décide, en 1986,
d'arrêter la chanson (L’interview dans « Paroles et
Musiques » est une sorte de testament nihiliste).
Il
se consacre
désormais à la photo, à la peinture et à
l'écriture de romans.
En
1988, il décide de retirer du commerce ses 33 tours vinyles,
qu'il souhaite remplacer par des CD (l’artiste a toujours
conservé tous les droits de regard sur son œuvre, du point
de vue aussi de leur commercialisation).
Ce
travail n'est pas un simple
travail de réédition. Manset, au contraire, épure,
réorchestre, réécrit la plupart de ses titres.
Certains
sont allongés, raccourcis, ou même
supprimés. D'autres se voient ajouter des violons ou des
percussions. Ainsi,
cinq CD renaissent en 1988 sous forme d’un
coffret : "Entrez dans le rêve", retraçant
l’œuvre de 1975 à 1985.
Ont
disparu l’album de
1968 jugé trop éloigné du reste de la production
et "la Mort d’Orion" qui ressortira dans son
intégralité en version remastérisée en
1996.
Finalement,
relancé par ces remixages, il produit un
nouvel album en 1989 : "Matrice", œuvre résolument rock,
réaliste et plus noire que jamais, « D'une
époque à vomir, l'histoire nous dira ce qu'il faut retenir… ».
Les
critiques sont élogieuses et le public suit. "Matrice" a
été considéré comme l'un des meilleurs
albums français de la décennie, sans doute son album le
plus rock, le plus ramassé, droit au but, comme écrit
d’un seul jet !!
Plus
de cent mille exemplaires sont vendus. La
machine est relancée, romans et disques originaux.
Les
fans,
fidèles, peuvent de nouveau apprécier la qualité
de l'art "manséen" (néologisme !!).
On
verra même
un « clip vidéo » de la chanson-titre....enfin assez
éloigné quand même des canons du vidéo-clip
de promotion traditionnel !!
1990 : Compilation : "Toutes Choses" : 2CD en forme de best of
1991
: Porté par l'enthousiasme général, Manset
récidive dix-huit mois plus tard en publiant "Revivre".
La
pochette sobre tranche avec les thèmes abordés : les
Tropiques, les Indiens, l'Amazonie, etc, le ton est moins rock mais la
marque de fabrique reste inégalable.
Clip
vidéo dans la
foulée du titre « Le Lieu Désiré »
avec Richard Bohringer dans le rôle principal, ambiance Robert
Doisneau en noir et blanc. Le Top 50 semble à des
éternités !!
1992 : Sortie d’un livre de photos : "Chambres d’Asie"
En 1994, il publie un nouveau récit intitulé "Wisut Kasat" puis "Aqui te Espero" avec photos de ses voyages.
En
1994 sort "La Vallée de la Paix", son quinzième album. La
pochette quasi psychédélique est très
colorée.
Manset
développe ses thèmes favoris et
continue de ciseler des textes comme "Paradis", le single,
extrait de l'album ou de longues plages à la poésie
lyrique : "La Ballade des Échinodermes", "La Vallée de la Paix".
Néanmoins,
il le revendique comme un album positif, en cherchant
à se défaire de l'image triste qui lui colle à la
peau.
Reconnu
par toute une génération
"Route
Manset" sort en 1996. C'est un "album-hommage" qui voit le jour
grâce à Cabrel et Bashung.
Le
résultat est
mitigé tant par les interprétations que par
l’accueil de la critique, Manset ne fera aucun commentaire, cela
va de soi.
En
1998 paraît un nouvel album intitulé "Jadis et Naguère". "Comme le
buvard boit l'encre" est le single qui a
été extrait de l'album.
Pour
la promotion, Manset se
contente d'accorder des entretiens à la presse écrite.
Il
ne fait plus de télé depuis longtemps et encore moins de
scène. Il déclare à ce sujet : « Je trouve
impudique, ridicule de chanter face à un public ».
L'année suivante, il supervise la sortie de quatre doubles CD de rééditions : l'un contenant "Bergère" qui devait initialement figurer sur l'album "Matrice", "Pavillon sous la neige" sur "Comme un guerrier" et - plus mineur - "Artificiers du décadent" sur "Jadis et naguère" ainsi qu'un « Best of » sur lequel on trouve notamment le titre "Marin'bar" enfin disponible en CD.
Puis
cette compilation, "Best of", éditée en 1999, prouve
définitivement que Manset est un grand artiste, dont l'oeuvre
sombre et forte, marque toute une génération.
Sans
promo,
concert, ni télé, il parvient à s'imposer comme un
chanteur unique, artiste de légende et de mystère. Un
être troublant que l'on cherche en vain à comprendre dans
son oeuvre, mais la diversité de celle-ci nous laisse en
suspens, au-dessus de tout, sans réponse.
Rien ne trouble ni ne tranche le mythe Manset...
Du
15 février au 4 mars 2000, la galerie >auteurs a accueilli
l'exposition photos "La vallée de la paix".
Le
livre "72 heures
à Angkor" paraît en mai 2000 aux éditions "Les
Belles Lettres", suivi en juin d'une nouvelle exposition de
photographies :
"
De Siem Reap à Khajurahoe (Inde, Laos, Cambodge)"
.
2002 : Sortie du long-box : "Capitaine Courageux", coffret de 3 CD rassemblant les meilleurs titres de l’auteur, comme un beau livre avec une couverture et des illustrations dessinées par François Schuiten.
Ces
dernières années ont vu ressurgir l'auteur-compositeur,
voire le producteur.
Après
sa contribution à l'album
"À la légère" de Jane Birkin où il signe
deux titres : "Voyage au bout de la nuit" et "Et si tout était
faux", composé une chanson pour l'album d'Indochine "Paradize",
"La nuit des fées", il a participé au premier disque de
Raphaël Haroche ("Hôtel de l'Univers") à qui il a
écrit "Être Rimbaud" et le texte de "La mémoire des
jours" pour son second album "La Réalité" ( C’est
un ami de sa fille Caroline, elle-même très investie dans
la carrière du « nouveau Manset » ( ??),
productrice, agent artistique...).
À la même époque, il a donné "Je jouais sous un banc" à Juliette Gréco et le titre de son album "Aimez-vous les uns les autres ou bien disparaissez", extrait de cette chanson, mais aussi Demis Roussos (!!!) (1997), Philippe Lavil (re !!!!)(2007), Michel Fugain (pareil !!!)(2007),.....
Mars
2004, le nouvel album s'intitule "Le langage oublié", son
premier album enregistré entièrement en numérique,
qui devait faire partie d'un projet plus vaste comprenant un livre
homonyme et un second CD. Musique éclectique, paroles de
douleurs et d'insoumissions, Gérard Manset cherche la
vérité derrière la réalité en trompe
l'œil des "Demoiselles de l'Isle Adam" de René Magritte
qui font la couverture du disque. La chanson-titre nous montre un
auteur au sommet de son art, presque mallarméen, dans sa
quête d’un langage capable de contenir l’amour et le
réel.
Lors
de la promotion, toujours minimale, l'homme a laissé
échapper deux pistes : la scène, comme une
possibilité future (fausse piste, comme d'habitude ??) et
l'envie de réaliser plus souvent des albums (on n’y croit
guère !!).
Dans
une interview, Gérard Manset avoue lui-même se
considérer comme un « être de refus et
d'échec ».
Dernièrement,
il a participé au troisième album de Raphaël,
"Caravane", sorti en mars 2005, en écrivant le texte
"Peut-être a-t-il rêvé".
En
avril 2006, il sort un nouvel album intitulé "Obok",
composé de neuf chansons « écrites pour la
scène » (sourires....), ici l’Afrique est
omniprésente mais il n’oublie pas les valeurs
littéraires occidentales (Jules Verne, Maupassant) avec
également quelques scènes de vie de banlieue ordinaire
(Fauvette).
Il
co-signe avec Raphaël la chanson "Comme l'eau se
souvient" pour Florent Pagny (Abracadabra).
Pour la première fois depuis des années, il accepte qu'on publie une photo de lui en pleine page dans Paris-Match, et annonce qu'il entre en répétition pour un possible tour de chant en 2007 (À l'Olympia ?)
.
2007 arrive et rien ne se passera, on verra la publication d’un roman (autobiographique ?) : "Les Petites Bottes Vertes", côté musique : une énième compilation baptisée "Platinum Collection" sous forme de coffret de 3 CD.
2008 : "A la poursuite du facteur Cheval", roman assez hétéroclite mi-biographie, mi-road-book parodique, un CD : "Manitoba ne Répond Plus", encensé par la presse, unanime à reconnaître le talent du personnage, comme une révélation soudaine et aussi inexplicable que l’œuvre en elle-même, bien que rien par rapport aux albums précédents ne puisse justifier de telles envolées. Une pierre de plus à l’édifice, ni plus, ni moins.
On verra aussi planer l’ombre du maître sur l’ultime CD de Bashung ("Bleu Pétrole") avec une reprise-déconstruction du cultissime "Il Voyage En Solitaire" et la version de "Comme Un Légo" assez peu ressemblante à celle de "Manitoba" (même les paroles ne sont pas identiques) plus 2 titres co-écrits avec Bashung ou d’autres ; ou sur "Où s’en vont les avions" de Julien Clerc (2 titres pour la musique).
En 2010, il participe à l'écriture de l'album de Raphaël, "Pacific 231" et en 2011 à l'album de Julien Clerc "Fou, peut-être". Deux livres voient le jour également en 2011, "Visage d'un Dieu Inca" où Manset dresse le portrait de son ami Alain Bashung et de leurs moments d'intimité puis "Journées ensoleillées", sorte de énième carnet de route où se mêlent photos, textes de chansons, impressions de voyages.Récidive en 2012 avec le carnet de photos "La Terre Endormie" et exposition à la galerie VU à Paris, puis à Bruxelles qui sera le titre d'un ouvrage où il présente ses peintures, dessins et photos. Dans le même temps l'abbaye de Fontevraud (Maine-et-Loire) lui demande la rédaction d'un carnet de visite, chose qu'il accepte.
En 2013, il participe à l'ouvrage collectif "Oh ce sera beau" des Éditions Zanpano, une vision de l'habitat humain sous forme de textes et de dessins.
Le 16 Janvier 2014, Gérard Manset est fait Chevalier de l'Ordre des Arts et Lettres.
Sortie le 28 Avril 2014 d'"Un Oiseau S'est Posé", double CD où sont revisités certains classiques dans la plus pure tradition de l'auteur où rien n'est jamais figé dans son oeuvre et en ressortant des tiroirs des titres du passé, on arrive à faire du neuf avec du vieux. Un seul inédit, le morceau qui donne son titre à l'album, des reprises ou duos avec....Axel Bauer, Raphaël, Mark Lanegan, ou dEUs; orchestrations minimalistes ou surprenantes (cornemuses,version en anglais ...), ré-appropriation (Manteau Jaune). Un projet qui laisse une impression mitigée, nouvelle maison de disques, reprise de matériel existant voulue par contrat, on ne sait comment appréhender la chose. La voix a elle aussi pris de la pâtine et certains titres anciens trouvent une autre dimension, cela reste malgré tout une sorte de parenthèse. On attend la suite avec impatience avec de vraies nouveautés.
2015, voici la sortie d'une énième compilation (encore !!) baptisée "Classic alternatif best of" uniquement centrée sur les meilleurs titres des 4 derniers CD originaux selon Manset lui-même bien sûr. L'intérêt reste assez faible, surtout pour ceux qui possèdent déjà tous les CD compilés en question, on notera quand même, pour l'anecdote, un inédit : "Rimbaud plus ne sera", vraissemblablement un titre non retenu d'Obok même s'il semble, au niveau de la voix, avoir été retravaillé en 2015; une version de "Revivre" recyclée aussi en 2015 (assez peu d'intérêt sur le plan de la créativité par rapport à l'original) et "Animal on est mal" très très revisité quant à lui, gros son, et qui pourrait assez facilement être proposé sur un "live"!! On reste scotché par le rajout d'une longue strophe en fin de morceau où Manset décline un texte inédit faisant la part belle aux animaux variés sous forme de logorrhée, limite slam....peut-être la version de dEUs de 2014 lui a donné des idées afin de reprendre la main sur cette production surgie du passé !! Les interviews entendues ici ou là laisse présager pour 2016 un coffret de 20 CD (pour combien d'inédits ou de raretés ??), sorte d'intégrale non définitive (bien sûr) et un nouvel album totalement inédit pour le printemps.
2016 : CD original : Opération Aphrodite: Une oeuvre bien décalée sans trop de rapport avec quelque chose de connu, en tout état de fait il y a les "totalement conquis", les "quelle horreur, c'est quoi ce délire ?" et puis les "mi-figue, mi-raisin". Bref un CD qui ne laisse personne indifférent.
Fin 2016 le pavé "Mansetlandia"; un coffret collector de 19 CD sorte d'intégrale mais où tout n'est pas présent avec quand même quelques rares inédits; anecdotique ....
2017
: "Mansetlandia"....encore ? Oui mais cette fois c'est un livre de
photos comme pour prolonger le propos musical et visualiser l'univers
Manset. Et pour ceux qui avaient raté le coffret CD une sortie disque
par disque du coffret précédent... encore un labyrinthe!! Puis le CD de
l'album blanc dans sa version identique au vinyle de 1972; petit à
petit les impubliables sortent de leurs tiroirs (coup marketing ??).
2018 : "A Bord du Blossom" Concept album sur les voyages extraordinaires d'un bateau du côté de l'Océanie, ennui total, on sombre !!
2022
: "Le Crabe aux Pinces d'Homme", Hergé le retour... après Manitoba le
parallèle est facile. Niveau musique, j'ai pas réussi à écouter en
entier, les cicatrices des 2 albums précédents sont encore présentes et
le naufrage continue, je ré-écoute les "Matrice", "La Vallée de la
Paix" et autres "Royaume de Siam" avec bonheur, Manset, c'était mieux
avant....