ANIMAL, ON EST MAL

C’est
avec ces quatre mots que tout a commencé. Pourtant, en parcourant les
textes de Manset, on s’aperçoit combien la place de l’animal est
omniprésente dans l’œuvre, dans les références, dans le poids du texte.
Visiblement, Manset est plutôt enclin à nous démontrer qu’ « Animal, on
l’est bien ». Encore une contradiction ? Non, plutôt une piste sur
laquelle il faut suivre celui qui marche devant.
J’ai essayé
de suivre l’homme au travers de ses textes, et de comptabiliser de
manière exhaustive le bestiaire. Les surprises sont bien au rendez-vous.
Tout
d’abord, l’animal au sens générique du terme. On comptabilise
l’utilisation du mot « animal » sept fois dans les chansons. Il utilise
aussi une fois le mot « mammifères ». On trouve quatre fois le mot «
bête », une fois le mot « bétail », deux fois le mot « fauve », et une
fois le mot « gibier ».
Ensuite, les mots les plus fréquemment
employés sont « chien », (19 fois+1 fois « chienne »), et «
cheval », (13 fois+1 fois « étalon », 1 fois « jument »).
On peut
classer les mammifères : « rhinocéros »(1), « girafe »(1),« loup »(5),
« brebis »(1), « rat »(3), « veau »(1), « lion »(1), « buffle
»(1), « éléphant »(1), « chat »(1), « bique »(1), « kangourou »(1), «
singe »(1), « bœuf »(1), « mule »(1), « zébu »(1), « agneau »(1), «
chacal »(1).
Viennent ensuite les poissons, crustacés et animaux
marins : «crabe »(2), « coquillages »(3), « poissons »(4),
« dauphin »(1), « requin »(1), « hareng »(1), « mollusque »(1), «
coraux »(1), « têtard »(1), « saumon »(1), « poulpe »(1), « sirène
»(1), « méduse »(1), « murène »(1), « échinodermes »(1).
Les
volatiles sont bien représentés : « oiseau »(8), « oiseau de paradis
»(1), « rouge-gorge »(1), « pie »(1), « pigeon »(1), « grive »(1), «
moineau »(2), « fauvette »(1), « alouette »(1), « dinde »(1), « cigogne
»(1), « oisillons »(1), « cygne »(1), « roitelet » (1), « poussin » (1).
Les
insectes : « cloportes »(1), « abeilles »(4), « araignée »(1), « fourmi
»(2), « mouche »(1), « libellule »(1), « chenille »(1), « insecte »
(1), « scolopendre »(1), « phalènes »(1).
Les reptiles : « serpent »(3), « vermine »(2), « vipère »(2), « lézard »(1), « naja »(1).
Enfin, il emploie une fois le mot « vers ».
En
conclusion, il est possible de transposer l’utilisation de toute cette
symbolique à l’image que l’auteur se fait de la représentation humaine
et la force des mots est exacerbée par la noirceur ou le côté répugnant
de certaines comparaisons. Il faut noter que dans les œuvres écrites
des auteurs présents ou passés, bien peu se sont permis d’utiliser ou
ont simplement osé des mots aussi forts ou à connotations aussi
négatives. Dans l’imaginaire populaire, on savait que le chien était le
meilleur ami de l’homme, ici sa présence n’est souhaitée que par son
côté le plus animal possible. Le cheval était la plus noble conquête de
l’homme, il peut aussi être là pour son aspect le moins attractif,
celui qui se cabre, qui lutte pour sa survie tout en étant l’esclave de
l’homme pour les travaux les plus basiques, avec une corde autour du
cou.
Pour le reste, qui aurait pu penser que quelqu’un puisse faire
une chanson avec des mots comme « échinodermes », « cloportes »,
« hareng », « zébu »…
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