A QUOI SERT ?
À
quoi sert de pleurer
Sur
ce qui n’est plus
Sandales
dorées
Lèvres
qui se sont tues
A
quoi sert de pleurer
Sur
ce qui n’est plus
Boucles
adorées
Sucre
fondu
A
quoi sert de pleurer
Sur
ce qui n’est plus
Fontaines
asséchées
Falaises
redevenues
Toi,
le tout petit enfant qui voit dans la maison
Passer
les poussières, danser sans en chercher la raison
Qu’ils
étaient beaux les meubles toujours blonds
À
quoi sert de courir
Sur
ce qui s’est enfui
Dans
le fond de la mer
Tout
au bout de la nuit
A
quoi sert de courir
Sur
ce qui n’est plus
Une
gorge un rire
Qu’il
aurait fallu
Attacher,
ou pire
Noyer
dans de la glu
Une
forme de cire
Toi
le tout petit enfant qui voit dans la maison
Passer
les poussières, danser sans en chercher la raison
Qu’ils
étaient beaux les meubles toujours blonds
Dans
le vestibule
L’immense
pendule
Dans
ce salon
A
quoi sert de courir
Sur
ce qui n’est plus
Qui
ne vit ni ne respire
Qui
ne chante plus
A
quoi sert de courir
Sur
ce qui n’est plus
Le
reste peut venir
Le
reste peut venir